Je me lève après une nuit de sommeil épuisante.
Des rêves épais, et pleins d’inquiétude.
Et une personne toujours présente, toujours présente.
Je me lève fatiguée comme chaque jour depuis un an. Je m’épuise
chaque nuit en rêve, pour ne pas avoir la force ensuite de vivre ma journée. Je
ne peux pas vivre, puisqu’il n’est plus là. Plus là par ma faute. Je ne peux
pas mourir, ce serait m’accorder une dignité que je ne mérite pas.
Et elle serait seule. Je l’ai déjà privée d’un père. Sa mère
est un fantôme.
Elle me regarde avec les yeux de son père, et je disparais.
Je ne la connais plus, j’ai cessé de la voir grandir.
Elle
boit son chocolat, un baiser sur le front, pâle baiser, elle partira à l’école.
Et je nettoierai.
Femme d’intérieur irréprochable morte à l’intérieur.
Chaque tâche quotidienne accomplie avec soin, le dîner prêt pour elle,
quand elle rentrera. Mère transparente, j’irai rejoindre mes rêves épais et épuisants.
En attendant qu'elle grandisse et que je puisse, enfin, ne plus exister.
trisme
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