samedi 30 juillet 2011

Vacheries 3

-Qu’est-ce qu’il a ton p’tiot pourquoi il fait sa tête de veau ?

-Oh mon pauvre chéri essayait de téter la Suzette, il l’a piquée avec son piercing géant, elle lui a mis un coup tête il est parti en levant le derrière. Depuis il est inconsolable.

-Ben dis-donc il a pas intérêt à faire ça à la jument ! Un coup de sabot et vlan ça risque de lui faire tout drôle.

-Qu’est-ce qu’elle vient faire là la jument ?

-T’es pas au courant ? Parait qu’ils vont la mettre dans le même champ que nous, c’est Festive qui m’a dit ça tout à l’heure quand on avait la tête dans les cornadies.

-Quoi ?! C’est une blague j’espère !

-Ben… non. Pourquoi ?

- Ah non non non je refuse ! Temps que je serai une montbéliarde,  cette jument ne viendra pas mettre son derrière dans notre champ, ni son museau dans nos affaires, et encore moins dans notre herbe !

-Mais t’es folle ou quoi ? T’énerve pas comme ça tu va faire tourner ton lait…

-Je déteste les chevaux ça crin ! Et que ça galope et que ça secoue sa crinière et que ça hennit et pis ça sent fort, c’est fougueux et c’est dangereux, nos veaux ne seront plus en sécurité !

-Ca va pas non ? C’est quoi cette panique ils vont pas te mettre le tiercé dans le champ c’est juste la vieille jument qu’a rien demandé à personne.
Pis faut de tout pour faire une ferme tu pourrais être un peu plus tolérante.

- Elle va nous brouter NOTRE herbe !! Ils peuvent pas la laisser dans son box ou sa roulotte !!

-Bon. On va arrêter cette discussion avant que je m’énerve mais juste un truc. Quand tout ce qu’on a à faire de la journée c’est raconter des potins et ruminer en attendant de se faire traire le soir, on peut au moins respecter celle qui va trimballer le patron sur son dos ou tirer des charrettes. Tu le ferais toi ? Ah oui et t’inquiètes pas pour Ton Herbe, elle va manger toutes les mauvaises pousses dont tu ne veux pas. Rassurée ? Sur ce, je te laisse à l’extrême droite du champ, et je me casse ailleurs. Profite bien de ta solitude !

vendredi 22 juillet 2011

nuit


Je me perd et il fait trop noir
Pour pouvoir la voir

Ses lèvres me rappellent
Que cette nuit est réelle

Ma main dans ses cheveux bouclés
Comme pour me rassurer

Etre sûre que c’est bien elle

Pleurer de désir assouvi
De savoir aussi que demain c’est fini

Ne pas vouloir la lâcher
Jamais

Son corps contre le mien
C’est du pareil au m’aime

Mais demain
Elle loin
Moi moins
Bien
Mal
Mâle
Comme pour oublier
Revenir à lui
Qui me sourit

Ranger ma douleur dans un petit coin bien au chaud
Arrêter d’espérer la revoir bientôt.

lundi 18 juillet 2011

Un deux trois sommeil !

Un deux trois sommeil
J’t’ai vu t’as bougé !
Tu t’es gratté !
Bon je recommence.

Un deux trois sommeil.
T’as failli tomber .
Non c’était qu’une impression !
M’en fiche t’as bougé tu retourne à la case départ.

Un deux trois sommeil.
T’as rigolé !
Je pensais à un truc…
Ben c’est pas comme ça que t’arrivera au sommeil.

Concentrez-vous je recommence.
Un deux trois sommeil.
Hé tu vas où ?
J’ai soif !
Tu peux pas patienter jusqu’à la fin ?

Ca commence à m’énerver.
Je me retourne !
Je recommence.
Un deux trois sommeil.

Fixer un point
Penser à rien
Oublier qu’on a un corps
Oublier qu’on a une tête

Un deux trois sommeil.

Un deux trois somm..

Sommeil !!!

mercredi 6 juillet 2011

Fêter le Bac

Fenêtre ouverte 1h du matin. des rires et des cris jaillissent d’un peu partout dans le quartier, un lointain fond de musique,. Ils fêtent leur Bac…  Un avion qui passe doucement…Quelque part je les envie. Mais seulement quelque part, et seulement à cet instant.
Le mien c’était il y a 11 ans. Je pourrais mentir et enjoliver en disant que j’avais des rêves plein la tête, que je me sentais jeune et libre. Invincible et fière. Non. J’étais encore fripée comme un fœtus à trop me recroqueviller, j’étais rêveuse oui, mais craintive. Si j’avais su à cet instant que onze ans plus tard j’allais avoir plus de projets, plus de rage, que mes peines de cœur en seraient toujours, que mon amour pour ma terre natale aurait grandit, mais que mon intérêt pour le reste de la Terre aussi, que mes problèmes le resteraient moins longtemps car obligée de trouver des solutions plus rapidement, si j’avais pu imaginer toutes les sorties toutes les folles nuits que j’allais vivre, si j’avais su quelles personnes extraordinaires j’allais rencontrer, si j’avais su quels amis garderaient ce nom, quelle famille deviendrait la mienne, si j’avais deviné tout ça, j’aurais pu entrevoir que 11 ans plus tard je serais plus jeune, et plus libre. Et là, oui, j’aurais vraiment fait la fête.