jeudi 30 juin 2011

Un truc en "é"

Un morceau de soi qu’on aurait amputé
Un rêve enfoui auquel on doit renoncer
Une maladie changée en maturité
Une barbarie chargée de culpabilité

Un secret qui le sera des années.
Une erreur qu’on doit cent fois payer
Une ébauche de la fertilité.
Un petit drame qui nous fait changer.

mardi 28 juin 2011

Dingue

C’est dingue comme on n’a rien à dire quand ce serait le moment de parler.
C’est taré comme on ne dort pas quand on est très fatigué.
C’est fou comme on ne tombe amoureux que  lorsqu’on l’a décidé.
C’est dingue comme on fait facilement ce qu’on n’aimerait pas qu’on nous fasse.
C’est taré comme on est fatigué quand on ne fout rien.
C’est fou comme les bananes ça pourri vite.
C’est dingue de courir avec des talons, ou de se dépêcher en monocycle.
C’est taré comme on ne bouge pas quand on panique.
C’est fou comme ce post est vide de sens.

lundi 27 juin 2011

H2O

Je planchais depuis 2h sur mon devoir

Concentration fuyante et cœur  serré.
Neurones poisseux et fatigués.

Un vague à l’âme allant croissant
Une tache d’encre de trop et vlan.

Me suis dit suis larguée y’en a marre.
Cette fois je largue les amarres

Suis pas faite pour surfer sur la vague
Mais plutôt pour naviguer en solitaire

Si j’embarquais maintenant pour l’inconnu
Si je partais en laissant tout derrière

Au début je ramerais c’est sur
J’irais surement de galère en galère

Ma figure de proue se forgerait
A force de braver des tempêtes

Mon caractère s’aiguiserait
 A force de croiser des requins

Je paierais des additions salées
Je manquerais peut etre de me noyer

Mais un coup de talon, je m’en sortirais.
J’apprendrais à bien nager.

Parfois je voguerais tranquillement
Allant là où le vent me mène.

Jusqu’au jour où le visage tané
J’en aurai assez de cette liberté

On part surtout pour revenir…
Paf ! une tape de mon voisin me fait revenir.

« Help je rame là ! c’est quoi H deux eaux ? »
Je laisse tomber mes rêves à l’eau.

Et me remet au boulot.

mardi 21 juin 2011

Vacheries 2

- Salut Tartine

- Salut Festive… attend je galère là…

- Ca va ? Cherche pas tu l’attraperas pas cette touffe, Tu va t’érafler le museau au barbelé si t’insiste.

- Rah ça me frustre elle est tellement verte ! Qu’on me change de champ ! je sature de celui-là y’a plus rien à bouffer.

- On change ce soir je crois. Allez viens vers nous on est toutes vers le bac à eau. On arrose les débuts de cornes de Zoé.

- Nan ça me dit rien j’ai pas la tête à ça. Je suis saoulée du troupeau en ce moment.

- Bon comme tu voudras.

- Pis dis voir à ton veau qu’il touche pas à mon pis c’est pas open tétine nan mais !

- Coquet laisse Tartine tranquille elle est de mauvais poil là.

- Ca promet dis donc. A ce train là, à l’adolescence ce sera beuverie tous les soirs. J’te jure…
Y’a plus d’jeunesse. Y’a plus d’génisse non plus remarque. De mon temps les jeunes  respectaient les anciennes !

- De ton temps, vous étiez 3 dans le pré. C’était plus simple.
Maintenant avec un troupeau pareil, faut faire sa place. Faut même se battre pour en trouver une à l’ombre.

- -Oui ben y’a des limites. Regarde la p’tite Pâquerette là bas. Ca n’a eu qu’un veau et ça se croit tout permis déjà.
Elle m’aime pas j’sais bien, à chaque fois qu’on fait le chemin vers l’étable et que je suis derrière elle, elle s’arrange pour en poser une fraîche.

- Marche dedans ça porte bonheur.

- Tout ça parce qu’elle est jalouse depuis qu’on ma mis une cloche.
Enfin d’après ce que j’ai vu elle file des coups de pieds pendant la traite. Si elle continue comme ça elle va pas faire long feu. Elle finira en steack sous la cloche avant d’en avoir eu une au cou. Moi j’te l’dit.

- T’es mauvaise arrête. Mais ils vont la garder de toutes façons parce qu’elle a un bon coup de trayon. Ils ont besoin de jeunes talents.

- Talent talent… T’as l’enthousiasme que je n’ai plus toi.

- Bon ben on te laisse hein, on retourne au bac. A toutes ! Viens Coquet.

- Aaaah non ! voilà le chien il va encore nous mordre les jarrets ! J’suis pas d’humeur aujourd’hui si il s’approche de moi je lui sabote les dents !
Putain il fonce droit vers moi je le sens pas là. Festive attend ! J’arrive ! on fête quoi déjà là ?

lundi 20 juin 2011

Vacheries 1

- Salut Tartine ça va depuis le temps ? Au moins 5 minutes…

- Tiens coucou Mignonne, ben écoute on fait aller

- Oui je sais bien qu’on fait du lait. On nous élève pour ça chérie.

- Toujours le mot pour rire toi. Parlant de lait, j’ai la tétine bien lourde, il serait pas un peu en retard notre proprio.

- Possible. C’est la période des foins il doit être débordé.

- A chaque fois ils en font tout un foin…
Pourtant ils ont des machines de plus en plus grosses, ça devrait aller plus vite.

- Bah tu sais la machine ça fait pas tout. Pis pendant ce temps on a la paix. Tant qu’on nous laisse le champ libre pour brouter à l’aise.

- Chut regarde, un train qui passe. La vaaache comme je kiff !!...

- ……..........

- Aaaah c’était bien.  Ça me fait toujours autant d’effet.
Pas toi ? J’ai toujours une folle envie de le suivre, de sauter la barrière et partir à l’aventure, voir ce qui se passe après la clôture. Tiens ça me rend triste. Cette vie de bovin…

- Allez arrête de ruminer va.

- Rencontrer d’autres taureaux – t’en as pas marre toi de voir sa gueule à Gustave ? un mec pour quarante mamzelles c’est d’un ennui pour nous !
Ca lui ferait un peu les pieds de porter les cornes à çui-là.

- Là j’suis bien d’accord. Bon ma belle v’là le patron qu’arrive j’entend le quad. Je commence à aller si je veux marcher devant. C’est moi la plus grosse cloche.

- Ok à plus tard. On s’appelle on se fait une touffe.

samedi 18 juin 2011

Pourquoi ?

Pourquoi le client qui demande une carafe d’eau se sent-il obligé de montrer la supposée (car il ne la connaît pas) taille de la dite carafe avec ses mains ?

Pourquoi le client qui est « très pressé on a un train » a quand-même le temps de prendre un dessert ET un café ?

Pourquoi les parents qui demandent une bouteille de vin pour eux-mêmes refusent un jus de fruit à leurs enfants « ils prendront une carafe d’eau » (taille de la carafe avec les mains) ?

Pourquoi les clients qui veulent un « petit coin tranquille » ne mangent pas chez eux ou aux toilettes ?

Pourquoi tu pousses pas ton bras quand j’enlève l’assiette ?!?

Pourquoi... attends... je suis sensée me la mettre où ta carte bancaire quand tu me la tends et que j'ai pas la machine ?

vendredi 17 juin 2011

NICE LAGO

NICE LAGO
Un film de MArtin Ziegler
http://www.nicelago.com/index.php?lg=fr


Ma première impression :

La menace du temps qui passe,
La menace de ne pas savoir pourquoi on est là et de voir le temps qui passe et la mort se rapprocher.
Menace de la solitude.
On est seul, on le sait surtout enfant et surtout vieux, on a juste l’illusion de ne pas l’être lorsque jeune adulte on est pris dans une vie frénétique.

Beaucoup de sentiments étranges. Dérangeants. Le premier ou le plus fréquent étant la volonté mais l’incapacité de comprendre ce qui se passe, où l’on va.
C’est ce qui se passe dans la vie en fait.( ?)
La nudité. D’un lieu, d’un corps, d’un instant figé, et du coup la fragilité.
On n’est vraiment rien.

Trop de temps passé à attendre l’autre aussi.

Ce qu’il y a à faire ? attraper les petits morceaux de soleil comme la fille en jaune à la fin du film. Et ce qui compte c’est « maintenant » et « bouger »

On attend que les choses se passent d’une façon logique, telle qu’on les connaît, telle que notre cerveau a décrétée normale. Contempler une image de forêt ensoleillée et se faire surprendre par une montée de son violent c’est très angoissant.

Et la fille qui se met à courir à grands bruits de talons dans le parking, c’est ce bruit de ses propres talons qui fait le plus peur, il n’y a rien autour, c’est juste sa peur à elle qui est effrayante. On n’a pas peur parce qu’on est fragile mais on devient fragile parce qu’on a peur.
Et en regardant ce film on passe presque 2h à se créer des angoisses en imaginant des tas de trucs d’une seconde à l’autre, alors que concrètement il n’ya qu’un son, et une image.

Je ne l’ai pas dit encore mais tout au long, beaucoup de beauté, de pureté. Surtout les paysages, certains regards, et la musique…

J’ai ressenti de la nostalgie de la douceur et de l’angoisse, quoiqu’il en soit dans la tête des gens, ce film ne peut pas laisser indifférent.

Un jour comme un autre dans la restauration


-Allez mademoiselle on bouge là !
Bon tu bouges ton cul oui !
Je t’ai déjà dit les sels et poivres sur la table quand les gens mangent du salé !

Il fume le mec là ! Donc qu’est-ce qui lui manque ?? 
– euh.. de la volonté pour arrêter ?
- un cendrier !!! vous êtes abruti ou quoi ?

Va donner un coup de main à la plonge, débarasse les tables avant ! nan ! je t’ai dit de sortir tes additions ! l’accueil maman l’accueil !

-Bon, bonjour ! vous êtes deux ?
-De st germain madame.
-Nan euh je voulais savoir si vous etiez deux en nombre.
-Ah non je connais pas Ennombre. C’est situé ou ?
-Ah je sais pas… Euh je vais vous installer bougez pas vous venez ?

-Ben dites donc il a pas l’air commode votre patron !
-Ah nan madame il a l’air comme ça mais il est tres gentil. Je l’ai entendu dire du bien de moi à quelqu’un, et je savais qu’il parlait de moi, mais lui il savait pas que je l’entendait. Ben il disait « celle la elle est pas à moitié conne. » Il a dit aussi « elle va me donner du fil à retordre » je trouve ça bien qu’il pense déjà que je vais lui apporter quelque chose.

Hein ? euh oui c’est mon premier jour.
Pourboire ? ah c’est gentil mais j’ai pas trop soif là.

Passage

Puisqu’on n’est que de passage
S’il vous plait ne restons pas sage
Un vieux monsieur hier soir était assis là.
Un sourire dansait sur son visage,
Lui donnant un air espiègle.
L'espace d'un instant,
Il était à nouveau un enfant.
Il revoyait les visages jadis tant aimés,
Ses parents, ses frères, les copains.
Il revivait les sourires, les bêtises, les paires de claques,
L'école, le premier amour, les maladresses.
Il rit en pensant que finalement
Ses meilleurs souvenirs restaient les plus inavouables.
Il respira l'air du soir, serein.
Il se leva et rentra chez lui.
Permettons-nous de n'être pas sage,
Car nous ne sommes que de passage.

Draguer Paris

Parce que je viens de la montagne, parce que je suis ici, je drague Paris.
Je tente de séduire cette ville qui m’attire.
Six ans que je la côtoie, que je vis en son sein, que je me nourris de son air que j’attrape ses maladies... six ans que je ris que je pleure que j’apprends avec elle. Paris me tolère, mais ne m’aime pas encore. Alors je drague paris. Je la prends en photo, lui souris, lui dis que je l’admire, qu’elle est belle. Je ne sais pas encore si ça restera une aventure d’un soir, ou si c’est pour la vie. Je ne peux rien lui promettre. Elle le sait. Elle en a vu des prétendants défiler puis se défiler, retourner à leur mère la campagne, ou pire, s’enfuir vers d’autres villes plus grandes, plus loin. Elle n’en souffre plus, mais se méfie, et ne se donne plus à n’importe qui.
Pour la séduire je chante parfois, je fais l’artiste. Je monte sur ses scènes, je joue, j’écris, je peins. J’apprends à jouer de la guitare pour pouvoir lui murmurer des mélodies.
Et je travaille. Je veux qu’elle sache que je suis courageuse. Que son snobisme ne me fait pas peur, bien au contraire, qu’il me donne la rage d’avancer. Je drague Paris.

petite fleur et grosse fatigue

Pour info : Pour ce texte et les suivants toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite (enfin souvent).

Petite fleur!  Mon patron m'a appelé sa petite fleur. franchement j'ai l'air d'une petite fleur? moi j'ai tout de suite pensé à une grosse tulipe, et j'ai eu envie de lui coller vite fait une pétale dans le visage. Une pétale de petite fleur enrhumée en plus. Y'a des jours comme ça...
J'ai attrappé un rhume, qui cavale vers les poumons. Je suis fatiguée pour rien, je dormirais 15h par jour, et je retravaille demain, le job le plus physique et désespérant que j'aie jamais eu.
La fenêtre entrouverte laisse passer la nuit qui tombe. les poubelles dégueulent par terre. j'ai passé l'aspirateur, n'ai pas eu envie d'en faire plus. il est 22h, et l'idée de retravailler demain me donne la chair de poule, la nausée, des ongles incarnés. J'aimerais bien être dans un monde parallèle genre Harry Potter, ou les Teletubbies. Je me fais chier. C'est l'été, la saison sencée nous revigorer, faire renaitre l'espoir, les ardeurs, le bronzage, et les apéro barbecue. rien de tout ça. A défaut de monde parallèle, j'aimerais, choix numéro 1, tomber amoureuse comme ça brutalement (ça m'arrive quelque fois) et que ce soit réciproque (ça ne m'arrive jamais), choix numéro deux gagner ma vie en faisant ce que j'aime! écrire et jouer. Et alors imaginez, les 2 réunis, ouaaa. ça vaudrait tous les mondes parallèles du monde!
pfuit! Retour dans mon 12 m², avec mes microbes, mon ennui, et mon voisin qui prend sa douche. C'est pas bon de rêver. On ne plane jamais longtemps, et l'atterrissage fait mal aux fesses.
Je vais lire un peu, me coucher, et demain direction le champ de bataille. Porter des cagettes de courgettes, et entendre un patron qui m'appellera peut-être son gros légume cette fois.

Méli-mélo

Pour info : méli-mélo, nom masculin
Sens  Mélange confus. Synonyme capharnaüm 



Quand t'es enfant t'as les parents :
« C’est quoi ce bazard dans ton tiroir ?
Tu peux pas trier ton armoire ?
Range ton cartable et met la table.
Et fais ton lit mel ho !
T’as même pas fait la vaisselle. 
T’en as mis un beau bordel"
Laissez-moi mon méli-mélo
Mon p’tit bordel puisqu’il est beau.

Le prof d’anglais sur mon cahier :
« Trop brouillonne, doit s’appliquer. »
La voisine qui m’ prend de haut
« Le bas va pas avec le haut
Pis t’as les ch’veux tout emmêlés »
Est-ce que j’t’ai d’mandé d’t’en mêler !

Plus tard la collegue au bureau :
« T’as pas les idées claires
Toi t’as trop bu d’alcool hier. »
Ben oui mais l’eau moi j’aime pas trop.

Les inconnus dans les bistros
"Toi t’es homo ou hétéro ?
T’es pas mariée ? t’aimes pas l’vélo ?"
Nan j’préfère mon méli-mélo.
J’aime pédaler dans la semoule
M’emmêler les pinceaux
Ne pas rentrer dans le moule
Et j’veux pas faire tout comifo !