samedi 17 mars 2012

Cri immobile

Au dessus de moi, dans la fenêtre horizontale
qui me permet de voir le ciel alors que je dors encore,
J'ouvre les yeux sur un milan qui passe
Qui file, immobile, dans le vent
Son cri qui fend le ciel -trop bleu- fait écho,
Et reste, en moi.
J'ai dans le ventre le cri du milan
aigu et libre tout en haut
Je suis née avec un milan dans le ventre
Celui-là ne sera jamais libre
Il me porte et se débat.
Semblable à un arbre arraché
Sur lequel on pourrait marcher.
Version craquée de la forêt,
où les hommes et le vent
se sont mis ensemble pour coucher les arbres. 

Je veux du vert je veux du bleu
Je n'obtiens qu'un rouge terreux
Mais je l'aime plus encore au creux
Les pieds dans la terre qui m'a fait naître,
Le cri dans le ventre qui me fait vivre,
La fenêtre qui donne sur le ciel.
Et le milan, qui file, immobile.  

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