Je suis arrivée en début d’après-midi à la crêperie, mon
lieu de travail. Pour découvrir stupéfaite, que tout l’intérieur avait été
modifié. Au lieu d’une grande salle on trouvait à présent plusieurs petits
salons, avec des ambiances différentes, mais avec la récurrence des fleurs et
des nappes. Nappes à fleurs, gros fauteuils à grosses fesses, des tables
rondes, des tables de toutes les formes. Ma première réaction fut de dire à ma collègue
que placer les clients allait être plus difficile. Puis les fameux clients ont
commencé à arriver. Très vite ils ont été nombreux. Deux dames voulaient se
mettre sur la grosse table ronde je leur ai dit que ce n’était pas possible d’être
seulement deux à cette table. Oui il faut rentabiliser l’espace ! Quand le
restaurant fut plein, il s’est passé quelque chose d’étrange. Les gens, qui au
début avaient l’air d’êtres humains normaux, ont commencé à changer. L’atmosphère
s’est faite plus lourde, les hommes grandissaient et se voutaient, les femmes
devenaient laides. J’ai cru d’abord que je me trompais, que c’était la fatigue.
Une immense dame s’est subitement levée, et du haut de ses 2m50 m’a crié « comment
ça vous n’avez pas de champignooons ! Vous m’aviez dit que vous aviez des
champignooons ! » Elle criait, hystérique. Tout a bougé plus vite
autour, des gens mécontents se levaient, et devenaient menaçants ! Le ciel
a du se voiler car il faisait sombre tout à coup. J’étais propulsée je ne sais
par quelle magie, au milieu d’un monde diabolique. Un homme qui avait trop bu
et dont le visage n’avait plus rien d’humain, s’avançait vers moi, d’un pas
irrégulier et lourd, mais décidé. Décidé à quoi ?? au secours !! Ma
collègue arriva alors derrière lui, elle tenait un grand parapluie qu’elle leva
puis abattit violemment sur la tête du gnome bourré qui s’écroula sous le choc.
Puis, le chaos. Les monstres-clients ont commencé à mettre à sac le restaurant,
des fracas, des hurlements, j’ai couru avec la vitesse de la peur vers la porte
de sortie, mais plus de porte. Un mur noir à la place et j’ai entendu un son
aigu en pointillés, je me suis dit voilà, c’est une bombe. C’est fini. Bip bip
bip biiiiip. Mon foutu réveil! j'y crois pas. Il fait grand jour, une douche, une chemise blanche, et je dois me
rendre au travail. Qu’on ne me dise plus jamais, tu as l’air fatiguée, va
dormir. Ca n’a rien de reposant, le sommeil.
Sympa ton écriture !Continue...
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